Le marc de café pour les plantes, au jardin : inhibiteur de croissance !!
Le marc de café… ce fameux marc de café… On en entend à toutes les sauces à son sujet, et même par ceux qui, comme moi, démarrent leur article comme ça.
Depuis pas mal de temps, je lis souvent des posts, qui disent qu’il est un très bon engrais pour les plantes, et beaucoup s’en servent ainsi.
Mais, il n’y a pas longtemps, j’ai aussi entendu que le marc de café pouvait être un inhibiteur de croissance.
Un inhibiteur de croissance, vous vous rendez compte ! On ne parle pas ici d’une simple inefficacité, mais de l’effet inverse !
Le sujet me paraissait bien trop confus, et je n’ai d’abord trouvé aucune info claire à ce sujet sur internet. Et, même pour certains articles qui veulent faire tomber le mythe du marc de café, ceux-ci ne présentent aucune source, et/ou des arguments qui me semblent peu solides, et qui varient selon les auteurs.
Il fallait donc démêler le vrai du faux !
Je suis alors tombé, un jour, sur une étude scientifique Japonaise d’agronomie, datée de 2014.
Et tout est enfin clair, limpide même !
Suivez-moi pour la suite !
I. Le marc de café, un inhibiteur de croissance durant les 6 premiers mois
a. Des effets inhibiteurs prouvés par une étude japonaise
L’expérience, menée par cette équipe de chercheurs japonais (Yamane et al.), a donc été de planter des graines de plantes, en délimitant 3 types de parcelles de culture différentes, de 1m*2m chacune :
- Le sol du premier type de parcelle a été laissé tel quel
- Au sol du second type de parcelle a été ajouté du marc de café frais, en quantité de 1 kg par mètre carré
- Au sol du troisième type de parcelle a aussi été ajouté du marc de café frais, en quantité de 10 kg par mètre carré, cette fois !
Dans l’expérience, le marc de café a été mélangé avec les 15 premiers cm de terre.
- 12 jours après avoir incorporé le marc de café comme engrais au sol, les chercheurs ont ensuite semé des graines de différentes plantes.
- 76 jours après plantation des graines, les chercheurs ont mesuré la poussée des plantes de chaque parcelle. Pour cela, ils ont arraché une partie des plantes de chacune de ces parcelles (la parcelle sans le marc de café, la parcelle avec un peu de marc de café, et la parcelle avec beaucoup de marc de café, donc), et les ont pesées.
Voici les résultats, qui correspondent à la masse des plantes ainsi récoltées (en kg par mètre carré)
« Coffee residue » correspond au marc de café
Alfalfa : Luzerne
Guinea Grass : Herbe de Guinée
Crotalaria : Crotalaire rétuse
Sorghum : Sorgho
Sunflower : Tournesol
- Les barres blanches correspondent au poids des plantes de la parcelle sans marc de café
- Les grises correspondent au poids des plantes de la parcelle avec du marc de café en quantité de 1 kg par mètre carré
- Les noires correspondent au poids des plantes de la parcelle avec du marc de café en quantité de 10 kg par mètre carré
Vous avez vu ces résultats !?
Chacune de ces plantes a moins bien poussé lorsqu’un peu de marc de café a été incorporé dans le sol, et n’a quasiment pas poussé avec beaucoup de marc de café !
On voit donc bien un véritable et très fort effet inhibiteur de croissance !
Stop donc, à l’utilisation à tout bout de champs du marc de café pour les plantes (les plantes du potager, mais aussi les plantes d’intérieur) !
Si vous mettez du marc de café frais au pied de vos plants de tomates, par exemple, au début de saison, et ben ADIOS la récolte fructueuse de Juillet-août !
Au pire, vous aurez de touts petits plants rabougris, et pas de tomates. Au mieux, vous aurez 2-3 tomates, mais au lieu de bien plus ! Car, avec ce marc de café frais posé au pied des plants, vous les avez sérieusement handicapés, alors qu’ils n’ont en plus rien demandé.
b. Pourquoi le marc de café a un effet inhibiteur sur la croissance des plantes ?
D’autres chercheurs s’étaient déjà penchés sur la question. En fait, ce n’est pas la caféine qui ralentit la croissance des plantes, mais plutôt l’acide chlorogénique contenu dans les graines de café.
En effet, l’effet inhibiteur de croissance de l’acide chlorogénique des graines de café, a un rôle de favorisation de la reproduction du caféier, dans son environnement naturel :
Une fois matures, les graines du caféier (contenues dans les baies de café : deux par baie) tombent de l’arbre, pour, une fois au sol, se mettre éventuellement à pousser et donner un second arbre. C’est ici que l’acide chlorogénique entre en jeu : en inhibant la croissance des autres plantes (concurrentes), sans inhiber celle de la graine de café, l’acide chlorogénique augmente les probabilités que cette graine de café devienne un arbre capable de se reproduire.
La graine de café, en libérant l’acide chlorogénique, se protège donc de la concurrence et pousse plus facilement.
Le marc de café frais, étant riche en broyat de graines de café, contient de l’acide chlorogénique, c’est donc pourquoi il a un effet inhibiteur sur la croissance des plantes !
II. Le marc de café peut aussi être un engrais très riche, une fois composté
a. Une preuve des vertus du marc de café, passé 6 mois, pour certaines plantes
« Comment ça un engrais riche ?! Comment ça des vertus ?! Robin, t’abuses, tu viens de nous dire le contraire juste au-dessus ! »
Alors, pour vous répondre, revenons à notre équipe de chercheurs japonais.
Ils ont effectué une seconde expérience de ce type.
De la même manière que ce que l’on a vu plus haut, 3 parcelles ont été préparées : une sans marc de café, une avec un peu de marc de café (1 kg par mètre carré), et une troisième avec bien plus de marc de café (10 kg par mètre carré).
Les parcelles ont été laissées telles quelles durant 1 an (le marc de café est donc resté 1 an en terre).
Puis au bout de cette année, un semis pleine terre a été fait.
Les plantes ont pu pousser durant 109 jours, puis ont été récoltées.
Les chercheurs ont ensuite mesuré la masse de ces récoltes. Voici les résultats, en kg par mètre carré :
(Rappel : « Coffee residue » correspond au marc de café)
Woaw, vous avez vu ça ?! Mais en fait, ça peut aussi être un engrais de dingue le marc de café ! (En fonction des plantes, comme on peut le voir sur le graphique).
Et oui, mais il faut le laisser se reposer (le laisser se composter, en fait) assez longtemps, pour que son effet inhibiteur disparaisse (pour certaines plantes), et que ses propriétés nutritives puissent apparaître (pour certaines plantes).
Mais attention : comme je le précise plus haut, le marc de café composté n’a des effets bénéfiques que pour certaines plantes, et seulement pour la quantité supérieure de marc de café en terre : qui peut permettre d’aller jusqu’à tripler les récoltes ! (Pour l’herbe de guinée et le sorgho)
Pour la luzerne et la crotalaire rétuse, l’ajout de marc de café composté n’a pas eu d’effet bénéfique sur leur pousse, et elle a même diminué par deux la pousse de la luzerne avec la quantité intermédiaire de marc de café…
(Il est à noter que ces différences de masses de plantes récoltées ne sont pas significatives dans le sens scientifique du terme (un écart significatif étant indiqué par les astérisques visibles par exemple sur le premier graphique de résultats)).
Ce que l’on peut tirer de ces résultats, c’est que, une fois composté, le marc de café PEUT avoir un effet bénéfique, voir très bénéfique, pour la poussée de CERTAINES plantes (l’herbe de guinée et le sorgho, par exemple).
Mais, il semblerait bien que ces effets dépendent du type de plantes étudiées.
Ce que l’on peut remarquer, par contre, c’est que les effets inhibiteurs de croissance du marc de café ont disparu, dans cette seconde expérimentation, pour les plantes étudiées (excepté la luzerne avec la quantité de marc de café intermédiaire).
Cet effet inhibiteur disparaît d’ailleurs après 6 mois de compostage, selon les scientifiques.
Au bout de 6 mois au compost, le marc de café serait donc globalement « neutre » : il n’a plus d’effet inhibiteur de croissance pour les plantes, mais il n’a pas encore d’effet positif : et oui, car les vertus nutritives du marc de café « s’annulent » avec les effets inhibiteurs des restes d’acide chlorogénique. Je ne sais pas si vous me suivez toujours ?
Bref, le mieux est donc de laisser le marc de café se composter (le plus simple est de ne pas le mettre au compost, mais plutôt de l’incorporer directement à votre terre à partir de la fin de saison, pour préparer la saison suivante : voir la suite de l’article) plus que 6 mois (entre 9 mois et 1 an), pour maximiser les chances que son effet soit positif sur les plantes (et pas simplement neutre, car alors ça n’a aucun intérêt). Il faut laisser le temps à l’acide chlorogénique de se composter, pour que les propriétés nutritives du marc de café, et de réels effets positifs, puissent être visibles.
Mais quelles sont-elles, ces propriétés nutritives ?
Robin
Mes deux premiers potagers ont été de vrais fiascos.
Je m'étais appuyé sur des "guides potager" simples, faciles... Mais trop superficiels.
Je ne comprenais pas vraiment ce que je faisais.
J'obéissais bêtement à des "règles" dictés par certains.
Depuis, je cherche à comprendre.
Car ici, c'est le potager du POURQUOI.
On se pose et se repose cette question, toujours, à chaque fois que l'on nous dit ce que nous devrions faire.
Pour être autonômes, libres, et confiants dans ce que l'on fait.
Et on se base, au maximum, sur des sources scientifiques. Ou très sérieuses.
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b. Qu’apporte exactement le marc de café aux plantes ?
Le marc de café a une influence sur le taux de nitrates du sol, qu’on peut retrouver dans le cycle de l’image ci-dessus, afin de comprendre son intérêt pour les plantes.
Pour faire court, le marc de café augmente la teneur du sol en nitrates, et en potassium, qui sont des nutriments indispensables aux plantes, et directement assimilables pour elles.
Le rapport carbone/azote du marc de café est aussi très équilibré, ce qui est bon pour le rapport C/N du sol.
La section verte ci-dessous est plus technique :
En fait, pour être plus précis sur la question, le marc de café contient beaucoup d’azote (N), et de potassium (K). Il en contient plus que le fumier de vache ou de poule, tout en ayant un rapport carbone azote similaire (ratio C/N entre 20 et 30, ce qui est un ratio équilibré : pour en savoir plus sur le paillage et le rapport C/N, allez à la petite section verte de cet article).
Il se trouve que l’azote du marc de café est insoluble et donc non assimilable directement par les plantes.
« Ah bon ? »
Oui, mais pourtant, une autre équipe de chercheurs a prouvé que l’utilisation du marc de café dans le sol augmentait malgré tout le taux de NO3- de ce dernier. Ces molécules sont des nitrates, directement assimilables par les plantes (alors que de l’azote organique soluble doit être transformé en ammonium et/ou en nitrates pour être directement assimilable par les plantes). D’où les vertus d’engrais du marc de café.
Cette augmentation du taux de nitrates dans le sol, par contre, se produit par un procédé que je n’ai pas creusé (je n’ai pas décortiqué ce sujet-là, car sinon écrire cet article me prendrait un mois ^^).
Initial soil = sol initial
(Rappel : « Coffee residue » correspond au marc de café)
Ci-dessus, les quantités de carbone et d’azote dans le sol, 2 ans après l’incorporation du marc de café.
Le premier graphique correspond à la quantité d’azote dans le sol pour les 3 types de parcelles : sans marc de café (“initial” et “control”), avec un peu de marc de café (1 kg/m^2), et avec beaucoup de marc de café (10 kg/m^2).
Le second graphique correspond à la quantité de carbone dans le sol pour les 3 mêmes types de parcelles.
Le 3ème graphique correspond au rapport carbone/azote du sol, pour ces 3 types de parcelles.
On voit ici bien l’intérêt du marc de café, qui enrichit le sol en azote et carbone (presque 3 fois plus d’azote et de carbone présent dans le sol).
Il abaisse pourtant le rapport C/N du sol, apportant donc un peu plus d’azote que de carbone au système.
Le carbone et l’azote sont importants à la vie du sol, et de leurs quantités dépend la richesse du sol (entre autres).
Un bon rapport carbone/azote est aussi important pour un sol équilibré, et pour éviter par exemple une faim d’azote (trop de carbone par rapport à l’azote présent dans le sol : rapport C/N élevé).
Un rapport C/N de 10 correspond à un sol équilibré.
Voilà donc ce que le marc de café apporte au sol, et donc aux plantes !
III. Comment le marc de café doit-il donc être utilisé comme engrais pour les plantes, pour maximiser ses bénéfices ?
a. Comment préparer le marc de café, avant de le mettre comme engrais au pied des plantes ?
Si vous m’avez suivi jusque-là, vous avez compris que si vous voulez utiliser du marc de café, il faut l’utiliser composté, et jamais frais ! (Mais ne vous précipitez pas, lisez l’article en entier, ce n’est pas fini, et ce n’est pas si simple)
Il faut aussi et surtout le laisser se composter au moins 9 mois, pour pouvoir potentiellement observer de véritables effets positifs pour certaines plantes, et pour que les effets inhibiteurs de cet engrais puissent disparaître.
b. Quelle quantité de marc de café faut-il utiliser, comme engrais pour les plantes ?
C’est pareil, normalement, si vous êtes arrivé jusqu’ici, vous avez la réponse ! 😉
En fait, l’équipe de chercheurs japonais, dont j’ai fait référence tout au long de cet article, a choisi la quantité de 10 kg de marc de café par mètre carré, en parti car c’est celle qui semblait la plus bénéfique au vu des précédentes études.
Et, vu que ces résultats bénéfiques ont été confirmés, et ben voilà, utilisez une proportion de 10 kg de marc de café par mètre carré de terre.
Dans l’étude, les chercheurs incorporent le marc de café dans les 15 premiers centimètres du sol, mais les résultats sont quasi identiques pour un épandage de surface (une étude annexe). Pour ne pas chambouler les différentes strates de la vie du sol – ce qui est d’une importance première en permaculture – le mieux est d’aérer légèrement votre sol à la grelinette, puis d’y disperser le marc de café composté (vieux d’au moins 9 mois).
Pour des plantes d’intérieur, par contre, vous pouvez bien sur changer la terre du pot par un mélange de terre et de marc de café, dans les mêmes proportions.
c. Le marc de café et le fumier : l’association à faire si vous voulez utiliser du marc de café dans votre jardin
« Non mais 9 mois de compostage, c’est beaucoup trop ! C’est tout de suite, moi, que j’ai besoin d’engrais ! »
Pas de stress, l’équipe de Yamane (les chercheurs japonais), ont aussi trouvé la solution !
Il suffit en fait de faire composter le marc de café avec du fumier (ce dernier en même proportion que le marc de café, à savoir 10kg par mètre carré de terre)
Et oui, car lors d’un compostage de marc de café avec du fumier, les effets inhibiteurs disparaissent après 3 mois seulement ! Vous pouvez donc envisager d’utiliser le marc de café pour vos plantes après 5 à 6 mois de compostage, au lieu de 9 !
« Et 10 kg par mètre carré, ça fait quoi en termes de volume ? Parce que bon, on parle plutôt de volume pour un compost… »
Alors, pour répondre, il vous faudra mettre une soixantaine de kilos de marc de café et une soixantaine de kilos de fumier par mètre cube de terre (ou de compost mûr) (en termes de proportion).
La terre peut aussi être remplacée par un compost mûr, ce qui est plus concret pour ceux qui veulent composter le marc de café dans leur composteur.
Mais, d’après moi, le plus simple est d’incorporer directement ce mélange de marc de café et de fumier à la terre que vous préparez pour la saison prochaine (à faire au cours de l’automne, par exemple), et selon la manière que nous avons vue précédemment.
III. Quel impact a le marc de café sur le pH du sol ?
Le marc de café a un ph de 6.2 à 6.8.
C’est en fait un pH relativement neutre, et son impact sur le sol sera quasi-nul,
Pas de souci à se faire de ce côté-là donc 😉
Si vous avez toujours peur, car on vous l’a trop souvent répété, dites-vous que de toutes manières, le pH du marc de café va augmenter (il va s’alcaliniser), durant son compostage !
IV. Compléments (et contradictions) à l’étude Japonaise : une seconde étude de 2009 : même composté de longue date, le marc aurait des effets inhibiteurs de croissance sur certaines plantes.
Dans un numéro de la revue “Fruit Gardener” (daté de 2009), Nick F. Lolonis partage ses expérimentations concernant l’effet du marc de café sur la croissance des plantes.
Nick Lolonis voyait se perdre nombre de ses plants de cultures, sans raison apparente.
Il se trouve, qu’après différents tests, il s’est aperçu que le problème venait de la terre issue de son compost : l’utilisation de ce compost comme substrat aux plantes inhiberait leur développement.
Et, il se trouve, que Nick avait pour habitude de mettre son marc de café au compost.
Il n’en fallait pas plus pour qu’il test l’effet inhibiteur de croissance potentiel du marc de café.
Le test a été fait avec des graines de tomates : je vous laisse observer les stupéfiants résultats que Nick a obtenu :
Ces résultats sont, ici aussi, assez incroyables et bluffant, si l’on sait le nombre d’articles vantant les mérites miraculeux du marc de café en tant qu’engrais !
Mais, comme le dit le titre de cette section, ce résultat-là est, en un certain point, divergeant de l’étude de l’équipe japonaise : en effet, le marc de café utilisé dans cette étude aurait été composté depuis 2 ans ! Dans cette expérience, l’effet inhibiteur de croissance du marc de café a donc perduré bien plus que les 6 mois suggérés par l’étude de Yamane et al. ! Cela est-il dû à la spécificité des plants de tomates, plus sensibles ? Cela est-il du à des conditions de compostage différentes du marc de café entre les deux études ? À un autre paramètre ?
Difficile à dire…
Mais, je penche plutôt pour la première hypothèse : les plants de tomates sont probablement simplement plus sensibles à l’acide chlorogénique du marc de café que les plantes étudiées dans l’expérience de Yamane et al. .
Même si le compostage du marc à fortement fait diminuer la quantité d’acide chlorogénique du marc de café, la faible quantité restante est toujours suffisante pour impacter très négativement les plants de tomates : et, de plus, cet effet inhibiteur est ici plus fort que l’effet fertilisant qu’a le marc de café pour le sol (voir la fin de la première partie de l’article).
Conclusion et résumé (accrochez-vous !) :
Attention à tout ce que l’on raconte, au sujet du marc de café !
Utilisé frais, il a de gros effets inhibiteurs de croissance pour vos plantes, dû à l’acide chlorogénique qu’il contient.
Là-dessus, les deux études évoquées concordent. Pour la suite, c’est plus compliqué :
Selon l’étude de l’équipe Japonaise :
Utilisé après 6 mois de compostage, il perd cet effet inhibiteur de croissance.
Utilisé après plus de 6 mois de compostage (disons 9 mois environ, dans l’idéal), ses effets nutritifs deviennent visibles pour certaines plantes, et une grosse quantité de marc de café, en accélérant leur développement.
Mélangé avec du fumier en compostage, l’effet inhibiteur disparaît après 3 mois, et ses effets nutritifs apparaissent dès 5-6 mois environ !
Selon cette même étude, les vertus nutritives du marc de café (dû notamment à sa forte concentration en carbone et azote) en font un bon engrais au jardin, pour certaines plantes (une fois suffisamment composté, bien sûr !).
Toujours selon cette étude, pour profiter pleinement de ses avantages (pour les plantes qui peuvent en bénéficier), il faudrait l’étendre selon une proportion de 10 kg par mètre carré. C’est énorme, je vous l’accorde (sauf si on raisonne en proportion, ce qui devient raisonnable en culture en pot ou jardinière) !
En bref :
–> Non composté : inhibiteur de croissance !
–> Suffisamment composté : favorisateur de croissance, pour certaines plantes
Selon l’expérimentation de Nick F. Lolonis :
Le compostage du marc de café réduit (un peu) son effet inhibiteur de croissance sur les plants de tomates.
Mais, même composté durant 2 ans, une plante (un plant de tomate, en l’occurrence) dans de la terre “vierge” pousserait mieux qu’une plante dans un mélange de marc de café et de terre.
En bref :
–> Composté ou non : inhibiteur de croissance pour les plants de tomates ! (Même s’il faudrait probablement reproduire l’expérience)
Donc, ce que l’on peut conclure de ces 2 expériences :
–> Dans tous les cas, le marc de café FRAIS a un très fort effet inhibiteur de croissance pour les plantes
–> Une fois composté durant 9 mois : le marc de café a des effets bénéfiques sur certaines plantes ( croissance X 3 dans l’étude japonaise), des effets neutres sur d’autres (étude japonaise toujours), et des effets toujours néfastes sur d’autres plantes (tomates par exemple : expérimentation de Nick Lolonis). A noter que la réaction de chaque plante au marc de café composté semble aussi dépendre de la quantité de marc utilisé : à tester aussi donc, comme dans l’expérience japonaise !
Cette diversité de résultats, pourrait être dû à une sensibilité variable des plantes à l’acide chlorogénique contenu dans le marc de café : parfois, même en moindre quantité après compostage, ses effets inhibiteurs prennent le dessus sur les effets fertilisant du marc de café.
Donc, que faire si vous êtes un neveu de Balzac, que vous buvez des litres de café par semaine, et que vous avez donc du marc de café à profusion sous les bras ?
- Si vous êtes du genre à ne vouloir prendre aucun risque et que vous n’avez pas le temps d’expérimenter : le plus sûr, ne pas utiliser du tout le marc de café dans la terre des plantes (composté ou non : et donc ne pas le mettre au compost non plus). (Une suggestion que j’ai reçu par email, pour recycler le marc : le marc de café mélangé à la paille, et mis en sac, pourrait servir de substrat de culture pour les champignons comestibles.)
- Si vous n’avez pas d’autres moyens pour recycler votre marc de café : testez ! Faites votre propre expérimentation ! Faites un compost spécialement dédié au compostage du marc de café (en y mettant aussi vos épluchures etc : il doit avoir la même composition que votre compost habituel). Puis, suivez le même protocole que Nick, observez vos résultats, et tirez-en les conclusions ! Ou alors, choisissez votre camp :p
Téléchargez gratuitement "l'effet du marc de café en résumé"
Et oui, contrairement à ce que beaucoup (BEAUCOUP !) de monde pense, le marc de café frais a bien un effet inhibiteur de croissance pour les plantes.
Je vous ai fait un résumé des points essentiels de cet article (contenant aussi les résultats graphiques des études).
Vous pourrez ainsi garder sous la main ce que vous avez appris dans cet article, et le mettre sous le nez des personnes qui donnent du marc de café frais a leurs plantes..
Entrez votre email pour le recevoir en pdf :
Voir aussi, dans la même thématique :
- Le marc de café est un poison pour les tomates.
- Le marc de café contre les moustiques tigres : efficaces ?
La première étude dont je fais ici référence : Yamane, K. et al. “Field Evaluation of Coffee Grounds Application for Crop Growth Enhancement, Weed Control, and Soil Improvement.” Plant Production Science 17 (2014): 102 – 93.
(Si vous prenez le temps de la lire dans le détail, vous remarquerez peut-être que j’ai parfois un peu ‘simplifié’ le contexte expérimental, c’est pour que chacun puisse comprendre plus facilement, sans que cela nuise à l’interprétation de l’étude)
La vulgarisation découverte de la 2ème étude dont je fais référence : https://olharfeliz.typepad.com/jardin/2009/07/le-marc-de-caf%C3%A9-nuisible-au-compost-.html
Merci à Zinsky pour son commentaire très éclairant, qui m’a permis la mise à jour de cet article
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Et l’origine du café ??? Les traitements reçus dans certaines cultures industrielles de caféiers doivent avoir une collection de résidus pas trop ragoûtants… quid de leurs actions sur les cultures utilisant le marc ?
En effet, les traitements ne doivent pas aider non plus..
Bonjour,
Je ne partage pas “ton” interprétation de l’effet bénéfique du marc de café composté.
1 – L’analyse chimique du marc montre qu’il correspond à un engrais NPK de 2-0-0. A peu près n’importe quel déchet de plante est beaucoup plus riche ! Cela se comprend puisque les sels minéraux sont passés dans la boisson, pardi !
2 – L’étude japonaise, comme TOUTES LES ÉTUDES, n’est valable que si elle a été publiée dans une revue scientifique à comité de lecture, ce qui ne risque pas être le cas vu le protocole. En l’occurrence non seulement l’échantillonnage est ridiculement faible mais en plus la marge d’erreur (que tu ne regardes même pas) est très élevée. Moi qui est l’habitude je ne constate pas d’écart significatif. On ne connait pas la nature du sol et certaines plantes préfèrent les sols légers ou riche en matière organique, le marc peut donc être un léger amendement. A moins de tenir un bar ou restaurant la quantité apportée ne doit pas être bien élevée, autant utiliser son compost ou… le mettre dedans pendant sa formation.
Bonjour, merci pour ce retour ! En effet, vu comme ça à propos du ratio NPK.. Intéressant aussi, oui, il est probable que les sels minéraux soient en effet passés dans la boisson. Par contre, le marc peut très bien avoir des effets bénéfiques autres. Par exemple, il semblerait (et il me semble aussi avoir vu une étude scientifique à ce sujet : il faut que je vérifie) que le marc de café soit une nourriture très appréciée des vers de terre. Ayant donc potentiellement un effet bénéfique indirecte. A creuser. Merci de votre partage d’analyse 🙂
Bonjour Robin,
Merci pour votre dévouement et cet article qui me fait peur par rapport à tout ce que l’on peut voir sur les réseaux, surtout si les Grands Groupes s’y mettent aussi.
Je suis embêtée car j’ai planté pas mal de légumes la semaine dernière notamment des tomates et bien évidemment j’y ai ajouté une petite poignée de marc de café frais, de l’engrais et même un peu de cendre. Mais tout cela en très petites quantités (la moitié d’un poignée) avec du terreau pour compléter les trous puis par dessus la paille de mes poules et un bon arrosage pour finir. Pensez-vous que je doivent faire qqch ? Dois-je tout déterrer et replanter ? J’ai des choux kale, Côtes de Bettes, Courgettes, salades ( mais elles elles ont l’ai d’être bien parties car elles ont 15 jrs de plus), des chayotes et des piments.
Merci encore pour votre temps.
Yasmina
Bonjour Yasmina, merci à vous ! Ne vous inquiétez pas, si c’est en petite quantité, l’effet sera négligeable : il est surtout important pour les semis, pour les plantes déjà développées, ça va 🙂
Au plaisir de vous lire 🙂
Robin
Merci Robin pour votre retour. J’aurai eu de la peine de tout reprendre. Je verrai la différence car j’ai acheté deux plants de tomates en plus que j’ai planté ce week-end. Maintenant mon marc de café ira dans mes 2 compost ou pour un bon gommage. Bonne continuation à vous. C’est bien ce que vous faites. Yasmina.
Bonjour Yasmina, et merci beaucoup pour votre message. Désolé de ma réponse extrèmement tardive.
Robin
Tout d’abord, un grand merci pour offrir enfin une véritable approche scientifique avec expériences des pseudos miracles d’astuces de grand mère.
Entre les deux études scientifiques et l’expérimentation de N.F. Lolonis, il semble y avoir un petit soucis de contradiction.
Cependant, ce n’est pas du tout mon analyse et d’autres études plus ciblées seraient nécessaires.
En effet, vous oubliez qu’entre les 2 études et l’expérience, un point important est à remarquer : La plante elle-même!
Passons la 1ère étude japonaise qui démontre clairement le côté inhibiteur pour toutes plantes.
La 2ème étude japonaise démontre qu’avec le même protocole scientifique les 5 plantes n’ont pas du tout la même réaction dans un même champs ET suivant le taux de marc de café ; pour certaines c’est positif alors que pour les autres c’est négatif :
– quoi qu’il en soit, pas de marc pour la luzerne !
– le Crotalaire rétuse nécessite un dosage uniquement léger pour être positif ;
– tandis que le sorgho et le tournesol sont très favorables à l’apport d’une très forte quantité de marc composté.
l’expérimentation de Nick F. Lolonis, en réalité, ne fait que compléter les résultats de l’étude japonaise avec l’expérimentation d’une plante supplémentaire : la tomate.
On occultera le fait qu’il aurait fallu faire plusieurs pots de chaque structure de substrat car de base toutes les graines ne sont pas égales non plus : d’où pour beaucoup de semis, le semis en poquet et retrait des pousses les moins vigoureuses (mais peut-être est-ce le cas, je n’ai lu que votre article).
En conclusion, l’ensemble des documents démontre :
– Dans un 1er temps, un effet inhibiteur du marc de café sur la croissance de toutes les plantes TESTEES (à priori extensible aux plantes de même famille/propriétés).
– Dans un 2ème temps, le marc de café doit être composté au moins 6 mois pour avoir un bien fait sur la croissance de certaines plantes.
– Dans un 3ème temps, le dosage est fonction de la plante, pas du tout, très peu ou à forte dose pour être positif.
En résumé, pas de marc de café directement en terre ou pour les semis. Après 6 mois de compostage, tester vos plants avec 6/7kg de marc par m3, 60/70kg de marc par m3 et sans marc. Toutes les plantes réagissant différemment.
Merci à vous pour ce magnifique commentaire !!
Je n’avais pas compris ce que vous détaillez clairement ici, car oui ça paraît tellement évident tout d’un coup : merci beaucoup pour cela, car cela enrichit beaucoup cet article ! Est-ce que cela vous dérange si je m’appuie sur votre superbe analyse pour modifier mon article ? (Et notamment la fin et la conclusion)
Merci encore, il n’y a je trouve, pas plus beau que ces types d’articles ou les réflexions se mêlent de cette manière
Bonne soirée, et en espérant vous lire à nouveau sur le blog !
Robin
moi j’ai carrement fais mes semies avec un tier de sable un tier de terreau un tier de marc de café me tomates ont poussé normalement on vas dire mais pas de tomates en vue et on est le 4juin est ce que ce serait ça?????
Bonjour Manu, oui, il y a des chances ! Le processus entier à probablement été retardé 🙂
Je confirme que le marc de café frais a un effet inhibiteur de croissance pour l’avoir testé (en mélange à parts égales avec du terreau universel de semis) cette année pour mes semis de tomates et de piments d’Espelette ! J’ai refait un deuxième semis en mars car c’était désespérant de voir le tout végéter et même jaunir …
Bonjour Thierry, merci de votre retour d’expérience ! 🙂
Hello ,
Super intéressant , j’ai appris des trucs .
Par contre je ne comprenais pas , ma femme étant serveuse, j’utilise souvent du café frais et en grosse quantité. D’une part pour m’aider avec les gastéropodes , et d’autre part pour une utilisation en amendement ( ça finit bien dans le sol à un moment donné ) , et coté production j’ai pas à me plaindre mais vraiment pas .
Après une petite réflexion me suis dis tient donc, les japonais on fait leur expérience dans un sol mort ou dans un sol vivant ? Parce que faut savoir que les lombric raffolent du marc de café ( et pas que eux , on a aussi les myco & co ) , donc sa décomposition ne serait telle pas accéléré ? ( dans la nature un vers à du mal à bouffer un grain , par contre du marc c’est facile)
Je pense que ça reste valable pour un agriculteur classique , mais pour des gens qui cultivent de façon raisonné en préservant la faune , ça devient beaucoup moins vrais
Merci pour ces info , bonne journée
Bonjour, désolé de cette réponse super tardive, je voulais prendre le temps de vous répondre, puis j’ai oublié..
Ce que vous dites est très intéressant : oui il semble bien que les lombrics apprécient le marc de café (j’ai rapidement cherché et je n’ai pas trouvé de sources solides, mais oui il y a des chances que ce soit vrai) idem pour les champignons. Par contre, difficile de dire si le sol cultivé est en effet mort ou vivant. Je vous colle ici un passage traduit de l’article, qui permet d’essayer d’y voir plus clair :
“Les expériences ont été menées pendant deux ans dans la ferme expérimentale de l’Université Kinki à Nara, au Japon (latitude 34º40´N, longitude 135º43´E). La ferme expérimentale a été ouverte à flanc de colline dans une forêt naturelle arbustive en 1988, et les mauvaises herbes telles que la berce du Caucase et le roseau commun avaient poussé de manière grégaire jusqu’en 2007. En 2008, le site expérimental a été cultivé et semé avec le premier été (luzerne, crotalaria, pintade, vesce velue, sorgho et tournesol), les cultures de deuxième été (sarrasin et sarrasin amer) et d’hiver (orge, ray-grass italien, avoine et seigle). Un engrais chimique composé (N : P2O5 : K2O = 60 : 60 : 60 : kg ha–1) a été appliqué au sol.
Les cultures d’engrais verts ont été mélangées dans les champs et récoltées avant la levée des épis. Les résidus végétaux ont été incorporés au sol par tracteur. L’expérience a commencé pendant la saison agricole de 2009 et s’est poursuivie jusqu’en 2011.”
Ce que j’y comprends, c’est que les terres étaient “sauvages” jusqu’en 2007. En 2008, elles ont été cultivées, avec apport d’un engrais chimique “NPK”. Difficile d’en tirer des conclusions : tout dépend de la manière dont elles ont été cultivées, mais il me semble tout de même peu probable que la vie du sol ait pu disparaître (elle était forcément présente lorsque les terres étaient sauvages, un an plus tôt) en un an de culture.
Je ne pense donc pas qu’un sol vivant permette un “switch” immédiat entre un marc de café frais inhibiteur et fertilisant. Ce que je pense, par contre, c’est que la vie d’un sol accélère probablement le “compostage” de ce marc de café, et permet donc plus rapidement d’en tirer les bénéfices.
Je ne peux pas réfuter votre expérience, mais avez-vous comparé la taille et productivité des cultures avec et sans marc de café frais intégré à la terre ? Cette comparaison seule, je pense, permet de tirer des conclusions
Voilà, content d’avoir enfin pu vous répondre !
Bonne journée, et encore merci pour ce commentaire très intéressant, qui pousse à la réflexion !
Merci pour ces documents très complets. Beau travail Robin
Merci beaucoup ! 😊
Le marc de cafe contient effectivement entre 2 et 3 % d’azote ce qui n’est pas si mal mais c’est un azote qui n’est pas assimilable directement par les plantes. Le marc de cafe doit etre composte pour delivrer son azote.
Bonjour, merci de cette précision 🙂 De toute manière il faut composter le marc de café pour ne pas se retrouver avec son effet inhibiteur de croissance, donc compostons ! 😉
Merci, Robin pour l’article tres interesant. J’ai fait l’erreur de mettre les marcs de cafe autour de mes myrtles en pensant que ca don aciditee a la terre. Maintenant, je les mit que dans le bac de compost.
Merci à vous ! Oui, malheureusement, à cause de cette fausse idée reçue bien trop répandue, bien trop de monde fait cette erreur
Bravo pour votre article, vraiment des efforts de recherche, bien résumé, on y apprend beaucoup concernant le sujet.
Et pour le mélange café/purain,
Ne peut-on pas le remplacer par un mélange café/orties ?
Merci beaucoup !
Il ne me semble pas avoir parlé d’un mélange café/purin dans l’article 🤔 Difficile de vous dire, à priori les feuilles d’orties apporteront de l’azote au sol, mais je n’en sais pas plus ! A tester 😉
Bonjour,
Je garde le marc de café mélangé avec du thé. Comme je ne bois qu’une grande tasse de café par jour, cela ne fait pas des quantités astronomiques, quand je mets ce mélange au pied des plantes, cela doit faire au grand maximum 50 g par m2. Est-ce qu’il peut y avoir un effet inhibiteur avec de si faibles quantités?
Bon week end de Pâques
Bonjour Monique, désolé de ma réponse tardive j’ai été assez occupé..
Avec de petites quantités, l’effet inhibiteur sera juste petit lui aussi (voir très peu visible), mais il sera là 😉 Pourquoi ne pas le mettre au compost ?
Bonne semaine
Robin
Bonjour,
Lorsque vous parlez de composter le marc de café (je ne parle pas de fumier), entendez-vous par là qu’il faut le mélanger au composteur ? Que faire si l’on n’utilise ni composteur ni fumier ? Est-ce que le fait de stocker au sec le marc de café durant 6 mois ou 1 an peut suffire à éliminer son effet inhibiteur de croissance ?
Bonjour Jeanne, très bonne question.. À laquelle je ne pourrais malheureusement pas vous répondre.. Car dans l’étude le marc de café a perdu son effet inhibiteur après être resté en terre, à l’extérieur, au bout de la période évoquée.. Rien ne dis si c’est le cas pour un stockage à sec, mais je ne pense pas : les pluies et l’action des micro-organismes sont à mon avis les principaux contributeurs de la disparition de l’acide chlorogénique 🙂
Bonne soirée
Robin
Je viens de trouver la réponse 🙂
Vous parlez de mètre cube, cela m’avait échappé !
Bonjour Robin,
Merci pour cet article que j’ai trouvé très intéressant, faisant référence à des études scientifiques ; on lit beaucoup de choses à propos du marc de café, sans que ce soit étayé par de la recherche… Pour ma part, je met mon marc de café dans mon tas de compost qui est volumineux et globalement je pense qu’il y passe suffisamment de temps avant d’être utilisé, tant mieux !
En revanche, je n’ai pas compris du tout les derniers paragraphes :
« Et 10 kg par mètre carré, ça fait quoi en termes de volume ? Parce que bon, on parle plutôt de volume pour un compost…
Alors, pour répondre, il vous faudra mettre une soixantaine de kilos de marc de café et une soixantaine de kilos de fumier par mètre cube de terre (ou de compost mûr) (en termes de proportion).
La terre peut aussi être remplacée par un compost mûr, ce qui est plus concret pour ceux qui veulent composter le marc de café dans leur composteur. »
En résumé (gras), vous parlez de 10 kg par mètre carré, puis ensuite de 60 kg !!! ??
Véronique
Merci Véronique 😊
Bon week end 🙂
Merci pour votre article.
Est-ce que vous pensez que l’effet inhibiteur sera le même sur de jeune arbres d’ornement si on répand superficiellement du marc frais dans la cuvette (<1 kg/m²)
Bonjour, désolé je vous réponds un peu tard, j’ai eu pas mal de travail ces derniers jours..
Oui malheureusement l’effet inhibiteur sera toujours présent. Tant que le marc n’a pas été composté 6 mois, son application sur la terre défavorise les plantes qui y poussent 😉
Bonne fin de journée
Bonjour Robin, bravo pour cet article ! Pensez-vous qu’en épandage de surface sur des plantes déjà grandes, l’effet inhibiteur soit aussi nocif ?
Bonjour Sylvain, merci 😊
Si le marc n’a pas été composté au moins 6 mois, alors oui il aura bien un effet inhibiteur (en tout cas ça n’aura absolument pas un rôle d’engrais). Ça ne tuera sûrement pas vos plantes, mais elles grandiront moins vite que s’il n’y a pas de marc de café 🙂
J’espère que ça répond à votre question
Bonne fin de journée
Bonjour.
Article génial mais qui me laisse avec la question: quelles sont donc les plantes qui peuvent bénéficier du marc composte.
Je pose la question car sur le web je retrouve: les tomates…
Bonjour Pietro
En fait, excepté les plantes mentionnées par l’étude, on ne sait pas.. IL faut tester ! Mais pas les tomates en tout cas… Oui, sur le web on trouve de n’importe quoi. Personne ne vérifie ce qu’il dit..
Bonjour Pietro
En fait, excepté les plantes mentionnées par l’étude, on ne sait pas.. IL faut tester ! Mais pas les tomates en tout cas… Oui, sur le web on trouve de n’importe quoi. Personne ne vérifie ce qu’il dit..
Merci pour votre article. Est-ce que l’effet inhibiteur est le même sur un jeune arbre (1 kg épandu superficiellement au pied) ?
Bravo pour cet article ! Auriez-vous une référence précise pour cette partie car je n’ai rien trouvé pour la confirmer ?
“D’autres chercheurs s’étaient déjà penchés sur la question. En fait, ce n’est pas la caféine qui ralentit la croissance des plantes, mais plutôt l’acide chlorogénique contenu dans les graines de café.”
Bonjour !
Moi qui saupoudrais les pieds de mes hortensias avec mes marcs de café parce que j’avais lu que cela aidait à leur garder leur belle couleur bleue !
Il est donc inutile de continuer !
Bien à vous.
Merci pour votre commentaire ! 🙂
Merci Gilles 😊
Il faut pour cela aller dans l’article scientifique dont la référence est en conclusion de cet article : dans la première partie : “However, coffee grounds contain
chlorogenic acid that inhibits plant growth (Pandey et al.,2000)”. Il faut donc creuser l’étude de Pandey et al. pour en savoir plus.
Voilà, bonne journée 🙂
Bonjour Robin,
merci pour cet article fort intéressant et la vulgarisation de l’article scientifique, une tache pas toujours évidente. Attention à l’emballement vis à vis des figures, ce ne sont pas les graphes qu’ils faut regarder mais la significativité des tests statistiques, représentée par les * ou les petites lettres au-dessus des histogrammes. L’acide contenu dans le marc de café n’a eu un effet inhibiteur que pour certaines plantes (l’herbe de Guinée, le sorgho et le tournesol). Pour les autres, la variabilité des résultats entre les différentes répétitions de l’essai (représentée par les barres fines en haut de l’histogramme) est trop grande pour pouvoir affirmer qu’il y a un effet. Donc, pas de panique en cas d’apport de marc de café frais, il n’y aura peut être pas d’effet.
Quant à l’équilibre C/N, l’apport de marc de café n’est pas neutre du tout et diminue ce rapport (effet significatif représenté par les lettres qui diffèrent entre le controle et les traitements). Cet apport n’est donc pas anodin et nécessite de prendre en compte les différents apports qui peuvent être fait au jardin (paille, compost, fumier, etc…).
Dans tous les cas, merci beaucoup, ces apports sont clairs et bien illustrés (et vous citez votre référence, c’est top). j’ai hate d’en lire plus !
Bonjour Nounou,
Merci de rappeler l’importance de la significativité des différences des moyennes, j’avoue ne pas m’être attarder sur le sujet pour ne pas “surcharger” l’article d’éléments qui peuvent être difficiles à appréhender. C’est vrai que mon affirmation sur l’effet inhibiteur général du marc de café frais n’est pas scientifiquement hyper rigoureux, mais je pense que les résultats non significatifs (au sens statistique du terme) peuvent tout de même être interprété. D’ailleurs, tout ne dépend que de l’intervalle de confiance choisi qui est une norme (si ces résultats ne sont pas significatifs pour un intervalle de confiance à 95 %, ils le sont sans doute sur un intervalle plus restreint. Ça me semblait suffisant pour cet article, mais merci de le faire remarquer 🙂 . Pour l’effet bénéfique du marc, de café, c’est vrai que là par contre l’effet est bien plus difficilement déffendable.
Merci beaucoup aussi pour la précisions concernant le rapport C/N, je n’avais en effet pas compris que les lettres représentaient la significativité des différences. Je vais préciser ça dans l’article 😊
Bonne fin de week end, et au plaisir de pouvoir moi aussi vous lire à nouveau 🙂
Merci pour vos lumières. Je me posais tellement de questions sur le marc de café. Merci d’avoir pris le temps de faire un résumé aussi clair.
Bel automne à vous au potager. 😉
Merci beaucoup !
Bel automne à vous aussi 😊
Merci pour cette information fort utile. Je me demande si je n’ai pas une fois mis un peu de marc de café sec dans mon terreau de repiquage, que je compose moi même. les tomates, sont par la suite toutes restées petites. Une perte devtemps qui a gâché la recolte
Votre article m’a beaucoup intéressé, des informations précises étayées par des observations pratiques avec discernement.Merci
cordialement.
Merci Jean Jacques 🙂
Merci pour cet article très documenté sur le marc de café au jardin. j’ai enfin les réponses à ce que j’avais observé, marc frais, marc composté…
Bonjour Catherine, merci pour ce message !
Bonne journée 🙂
Robin
J’ai eu le même problème cette année. Tout mes semis de tomates sont restés nains car j’avais mélangé la terre avec 1/3 de marc de café.
Merci pour l’article. Je vais Le composter et je réessaierai l’année prochaine.
Avec plaisir 😊 Oui ça marchera bien mieux avec du marc composté (ou pas de marc du tout 🙂 )
Personnellement je metttais mon marc de café dans mon composteur avec tout le reste, l effet inhibiteur s estompera….
Bonjour Thierry, oui c’est bien possible que les tomates soient restées petites à cause de cela. Merci de votre retour d’expérience 🙂
Bonne fin de week end
Robin