Le hérisson, un prédateur de limaces au jardin : faut-il le nourrir ? Comment l’attirer au jardin ?
Quel rôle peut jouer le hérisson dans la régulation des limaces ? Comment l’attirer au jardin, et prendre soin de lui ? Faut-il le nourrir ? Si oui, quelle nourriture faut-il lui donner ? Comment repousser les puces et les tiques ?
J’essaie, dans cet article, de répondre à ces questions !
Si vous découvrez mon blog, c’est que vous êtes probablement embêté par les limaces et les escargots.
Vous seriez probablement très intéressé par la barrière anti-limaces en cuivre que j’ai conçu : le filet anti limace.
Il a tout changé, pour moi. Je peux enfin cultiver des salades, des choux, des fraises, et des cucurbitacées, sans m’arracher les cheveux de la tête.
N’hésitez pas, c’est un investissement (le cuivre est cher), mais vous gagnerez probablement un temps fou !
Avant de commencer, si ça vous intéresse, voici l’article sur l’ensemble des prédateurs des limaces.
I. Quel rôle attendre du hérisson dans la gestion des limaces ?
a. Le hérisson : que mange-t-il ?
En France, les hérissons que nous apercevons sont les hérissons communs (appelés aussi hérissons européens).
Ils sont omnivores :
En fait, les hérissons sont surtout insectivores : larves, coléoptères, sauterelles, vers de terre, limaces, escargots, cloporte, araignées… Mais les champignons, les baies et fruits bien mûrs tombés au sol, ainsi que les oisillons tombés du nid, ou les œufs cassés, font aussi parti de sa nourriture.
b. Le hérisson mange-t-il vraiment les limaces ?
On dit parfois que les limaces ne sont pas leur repas préféré… Et qu’ils y préfèrent bien mieux les vers, les larves, et les insectes… En fait, disons que ces proies sont plus rapides et simples à manger. Mais les limaces restent pour eux un met de choix de leur alimentation, riche en protéine.
Comme un grand chef, ils préparent leur plat avec passion : ils enlèvent le mucus des limaces, qui aurait tendance à compliquer leur digestion, en les frottant par terre à l’aide de leurs pattes antérieures, avant de les gober (voir vidéo ci-dessous).
Selon certaines sources, adulte, les hérissons seraient capables de manger jusqu’à 10 grosses limaces en une nuit !
Du fait de la variété de son menu, le hérisson est ce que l’on appelle un auxiliaire généraliste. Aussi, du fait de cette alimentation variée et de son rythme de reproduction bien plus lent que celui des limaces, il est un auxiliaire de protection plus que de nettoyage (il contient les populations de limaces dans leurs débuts, et retarde une éventuelle explosion de cette population).
On voit ici l’intérêt qu’il peut avoir pour la gestion des limaces au jardin. Et sa présence, associée à celles d’autres prédateurs (ainsi qu’à la santé d’autres paramètres du système-jardin), est parfois nécessaire pour une régulation long-terme de ces populations de limaces.
II. Comment attirer un hérisson dans son jardin ? Habitat et hibernation
a. Pour l’habitat et l’hibernation du hérisson : l’aménagement naturel du jardin
Pour qu’un hérisson s’installe dans le jardin que vous aménagez, favorisez la présence de haies denses, dans lesquelles il pourra se cacher. Si elles sont tapissées de feuilles mortes et parsemées de fourrés épineux (ronces), c’est encore mieux ! Une haie épineuse de ce type, sera une très bonne alternative à des abris construits. Cela lui permettra de s’y réfugier pour y dormir, entre le printemps et l’automne, mais il pourra aussi y hiberner, durant l’hiver. Car oui, le hérissons hiberne ! Ça peut paraître évident, dit comme ça, mais beaucoup se demandent si un hérisson hiberne ou hiverne ?
Hiverner, c’est simplement passer l’hiver à l’abri du froid, dans une grotte ou autre, par exemple. Alors que les animaux qui hibernent se laissent entrer en état d’hypothermie durable, en ralentissant leur métabolisme, ce qui leur permet donc de conserver leur énergie, durant ces périodes où la nourriture est très rare !
(Fin de la parenthèse hibernation)
Laissez aussi des bandes d’herbes en friche (si possible à proximité directe des haies) dans le jardin : elles permettent notamment d’attirer de nombreux insectes, dont il est friand ! Le bois mort posé au sol, et les tapis de feuilles, sont aussi un moyen de lui donner un accès facile aux larves et aux vers.
Le territoire du hérisson est très vaste (3 à 10 hectares !), et il a besoin de passages à travers les jardins. Pour cela, vous pouvez créer une alternance de passages (de trous dans le grillage, par exemple) au sein de vos clôtures. Enfermé dans un jardin rendu « étanche », il y a de fortes chances pour qu’il se laisse mourir.
b. Pour l’habitat et l’hibernation du hérisson : la construction ou l’achat d’un abri
Pour qu’il puisse se blottir durant la majorité de la journée, ou pour lui permettre d’hiberner pour résister à l’hiver, vous pouvez aussi lui construire un abri !
Pour cela, vous pouvez tout d’abord installer un gros tas de rondin de bois ou de grosses pierres, dans un coin de votre jardin.
Sinon, vous pouvez aussi lui construire ou acheter un abri sur-mesure. Dans le commerce, cela existe le plus souvent sous forme de petites « niches » en bois. Mais il est aussi possible de lui construire vous-même ce type d’abri, comme visible dans la photo ci-dessous. À l’intérieur, disposez-y un épais tapis de feuilles mortes – que vous récupèrerez à l’automne par exemple – qui, comme vous l’aurez compris, fera son bonheur !
Robin
Mes deux premiers potagers ont été de vrais fiascos.
Je m'étais appuyé sur des "guides potager" simples, faciles... Mais trop superficiels.
Je ne comprenais pas vraiment ce que je faisais.
J'obéissais bêtement à des "règles" dictés par certains.
Depuis, je cherche à comprendre.
Car ici, c'est le potager du POURQUOI.
On se pose et se repose cette question, toujours, à chaque fois que l'on nous dit ce que nous devrions faire.
Pour être autonômes, libres, et confiants dans ce que l'on fait.
Et on se base, au maximum, sur des sources scientifiques. Ou très sérieuses.
Le filet à limaces : faites enfin la paix avec les limaces.
Déjà 800 filets adoptés !
Formation continue : Apprenez, avec moi et en même temps que moi, les bases profondes pour créer un potager autonôme et productif.
Prix : gratuit
Articles en lien avec celui-ci (cliquez sur les images) :
Les plantes à avoir au jardin : les plantes pour héberger les auxiliaires, les plantes à effets répulsifs pour les “ravageurs” (Limaces, Pucerons, Rongeurs, …)
Vos informations ne seront jamais soumises à un tiers. Suite à votre inscription, je vous donnerais, un jeudi une fois tous les 15 jours, des nouvelles de mes avancées, et des conseils, voir le partage d’un film, ou d’un poème. Si, pour une raison quelconque, vous ne souhaitez plus recevoir mes messages, vous pourrez vous désabonner en un clic, via un bouton présent en bas de chaque email. Voir la Politique de confidentialité.
III. Comment protéger les hérissons, qui sont en voie de disparition ?
Malheureusement, les hérissons sont en voie de disparition…
Pour 100 hérissons présents il y a trente ans, on estime qu’il n’y en a plus que 3 aujourd’hui.
Leur espérance de vie moyenne est passée de 10 à 2 ans.
Les hérissons ne sont environ que 4 sur 1000 à atteindre l’âge de 10 ans, et 25 % d’entre eux ne survivent pas d’une année sur l’autre.
Cela est majoritairement dû à l’usage de pesticides, d’anti-limaces nocifs, et de disparition de leur habitat.
Alors comment pouvez-vous les aider à survivre ?
a. Les responsables de la disparition progressive des hérissons : exclure tout usage de pesticides, granulés anti-limaces, et pièges à bière.
Tout d’abord, il faut exclure tout usage de pesticides dans le jardin, mais je pense que cela va de soi si vous jardinez en accord avec les principes de la permaculture. En effet, les hérissons s’empoisonnent (tombent malades, puis meurent) en se léchant après avoir marché dans les espaces traités aux pesticides.
Ensuite, il faut exclure tout usage de granulées anti-limaces, qui les empoisonnent indirectement (en mangeant les limaces). De plus, les granulés anti-limaces sont un frein pour le rééquilibre durable des populations de limaces au sein de votre jardin, et il faut à tout prix stopper leur utilisation.
Enfin, stoppez aussi l’utilisation des pièges à bières. Lorsque des hérissons ingèrent des limaces gorgées d’alcool, ils se retrouvent ivres à leur tour. Cela peut avoir de nombreuses conséquences : tout d’abord, cet état ne leur permet plus de se mettre en boule pour se protéger face à leurs prédateurs (blaireau, hibou grand-duc, renard). Ensuite, cet état d’ivresse augmente leurs chances de tomber au sein d’une piscine, d’un bassin, ou d’une grosse flaque, où ils pourraient se noyer.
Et puis, de toute manière, les pièges à bière pour lutter naturellement contre les limaces, c’est une fausse bonne idée, et j’ai d’ailleurs écrit un article spécifique sur ce sujet !
b. Les responsables de la disparition progressive des hérissons : Empêchez les noyades
Comme vous avez pu le voir dans le graphique ci-dessus, les morts de hérissons par noyade sont fréquentes ! Il y a quelque chose de très simple que vous pouvez faire pour éviter cela : si vous avez une piscine ou un bassin à bords hauts (qu’ils ne pourront pas escalader), construisez-leur un mini-radeau de survie, sur lequel ils pourront se réfugier, pour ne pas se noyer après épuisement. Vous aussi leur construire une petite passerelle de sortie !
c. Le hérisson et les chiens
Attention aussi si vous avez un chien… il peut blesser gravement tout hérisson avec lequel il serait trop curieux. Si vous avez un hérisson qui vient fréquemment vous rendre visite dans le jardin, approchez-y votre chien (en le tenant), pour lui expliquer qu’il ne faut pas y toucher, et pour observer ses réactions. Si vous avez un chat, parc contre, vous n’avez pas de souci à vous faire, il ne lui fera aucun mal, et ils seront peut-être bientôt de bons amis 😉
IV. Quelle nourriture donner à un hérisson ? Faut-il vraiment le nourrir ?
Comme vous pouvez le voir dans le graphique ci-dessus, sur les causes de mortalité des hérissons, 13% des hérissons meurent en moyenne du fait du manque de nourriture. On voit bien qu’il peut être très utile de les nourrir !
Oui mais… pas n’importe comment.
a. De la nourriture pour les hérissons : l’importance des périodes de l’année
Du printemps à l’automne, il peut s’avérer très utile de nourrir les hérissons, de temps en temps ! Attention, il ne faut pas non plus que cela devienne trop régulier, car ils risqueraient de ne plus chercher leur nourriture naturelle par eux-mêmes.
À l’automne, si vous apercevez un hérisson qui vous semble encore petit, prenez un moment pour le peser. Si son poids est inférieur à 600 grammes, il vous faudra contacter un organisme refuge (le sanctuaire des hérissons, ou le hameau des hérissons, par exemple) pour l’accueillir durant la saison hivernale, période durant laquelle il ne pourrait pas survivre en étant si fragile.
Durant la toute fin de l’automne, et si le hérisson semble robuste et en bonne santé, ne le nourrissez pas. En effet, l’absence de nourriture, ainsi que le froid, sont déclencheurs de l’hibernation. Le nourrir régulièrement durant cette période, pourrait engendrer un dérèglement à ce niveau, qui lui serait probablement fatal.
b. De la nourriture pour les hérissons : le choix crucial des aliments
Si vous souhaitez aider un hérisson à traverser une période frugale, les seuls aliments que vous pouvez lui donner sont les croquettes ou la pâté, destinées aux chiens ou aux chats.
Rien d’autre ! Les autres types de nourritures que vous pourriez trouver chez vous sont : soit mortelles pour lui, soit à ne donner qu’occasionnellement, alors il vaut mieux ne pas les évoquer du tout !
Et surtout, ne jamais leur donner des restes de tables, du lait, ou du pain. Ils mourront !
Pour la nourriture à donner à un bébé hérisson, attention c’est différent, car celui-ci n’a pas le même régime alimentaire, et je vous conseille de contacter au plus vite un refuge pour hérissons.
V. Comment protéger les hérissons des tiques ?
Les hérissons sont d’adorables petits animaux, très utiles au jardin, mais ils peuvent aussi être vecteurs de tiques…
L’huile de nigelle (aussi appelée huile de cumin noir) semble très efficace pour faire fuir les tiques, et les empêcher de piquer.
Il est utilisé par certains jardiniers en tant que complément alimentaire (une cuillère à café le matin), qui donne une odeur peu agréable à leur peau, pour les tiques.
Pour les hérissons, vous pouvez disposer quelques gouttes dans son abri, ou mélanger 2 à 3 gouttes à sa nourriture. C’est apparemment très efficace !
VI. Quatre curiosités à connaître chez le hérisson
- Un hérisson adulte possède généralement plus de 5000 piquants
- Ils ont une excellente audition, et un très bon odorat, mais une acuité visuelle assez faible
- Ils communiquent entre eux avec une large gamme de différents bruits
- Lorsqu’un hérisson identifie une nouvelle odeur, il va littéralement « mousser » (sécréter une assez grande quantité de mousse), puis étaler la mousse produite sur ces piquants. Ce phénomène est appelé l’auto-onction.
VII. Autres méthodes de gestion des limaces
Si vous êtes vraiment envahis de limaces, et que les hérissons ne sont pas encore arrivés (ou alors que leur présence ne suffit pas à contenir l’ « invasion »), il y a de nombreuses autre pistes que vous pouvez suivre, pour tenter de contenir ces gastéropodes.
Vous pouvez mettre en place des barrières anti limaces naturelles, des paillis anti-limaces, en plantant à proximité des plantes répulsives, ou en attirant d’autres prédateurs de ces gastéropodes, …
Mais les limaces ont aussi plusieurs autres prédateurs, que vous pouvez tenter d’attirer : voici un article qui aide à installer les amphibiens au jardin, ou alors un article qui aide à attirer les carabes.
Conclusion
Le hérisson est un prédateur généraliste de protection, pour les gastéropodes. Sa présence est un des moyens qui, combinés, permettent une régulation long-terme des populations de limaces.
Pour favoriser l’accueil du hérisson dans le jardin, il faudra plus ou moins aménager ce dernier, construire un abri, apprendre à connaître les aliments qu’il lui faut, et le protéger, tant que l’on peut, des dangers.
Merci d’avoir pris le temps de lire 😊, j’espère que cet article vous aura intéressé et appris des choses que vous pensez utiles. N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez dans les commentaires, je suis à l’écoute de tout ce que vous aurez à me partager, car cela ne peut qu’enrichir ce document. Faites-moi parvenir vos idées, je compléterai cet article avec plaisir, afin qu’il soit le plus complet possible.
Des références :
http://hameaudesherissons.fr/index.php?id_page=protection.php
https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9risson
https://www.slughelp.com/attract-hedgehogs-locate-slugs-enemies-garden/
Bibliographie scientifique
Encore mieux !
Testez chez vous la barrière anti-limaces en cuivre que j’ai conçu : le filet anti limace.
Il a tout changé, pour moi. Je peux enfin cultiver des salades, des choux, des fraises, et des cucurbitacées, sans m’arracher les cheveux de la tête.
N’hésitez pas, c’est un investissement (le cuivre est cher), mais vous gagnerez probablement un temps fou !
Je suis tellement sûr que ça fonctionnera, que je vous propose une garantie de dingue : vous testez chez vous le filet pendant 30 jours. Si ça ne marche pas aussi bien que dans vos rêves les plus fous, je vous rembourse, frais de port compris !
Bref : il est plus logique de ne pas hésiter maintenant, mais une fois le filet reçu !
OU alors, vous pouvez télécharger l’infographie récapitulative de toutes les méthodes répertoriées (efficaces/non efficaces/peu efficaces car…) pour gérer les limaces au jardin :
Bonjour , Ma pelouse , qui ressemble plus à un champ de pissenlits maigrichons qu’à un gazon anglais est parfois visitée , la nuit , par un animal ( ou plusieurs ) qui creuse des trous coniques en laissant sur le bord , une racine arrachée de pissenlit ou de carotte sauvage Ai-je raison de soupçonner des hérissons ? ou alors quel autre animal ?Merci de me répondre
F.Prévost
Bonjour Françoise, il est tout à fait possible que des hérissons visitent votre pelouse la nuit. Ils creusent parfois de petits trous lorsqu’ils cherchent de la nourriture, notamment des insectes, vers de terre, et d’autres petites bêtes. Les pissenlits et carottes sauvages pourraient avoir été dérangés pendant leurs fouilles. Mais d’autres animaux pourraient aussi être responsables, comme des oiseaux (notamment les merles) ou des campagnols.
Pour déterminer l’animal en question, il serait bien d’observer d’autres indices comme la taille et la forme des trous, ou la présence de déjections ou d’empreintes aux alentours.
Bonne soirée
Robin