Le pouvoir des fleurs en permaculture – Partie 1.

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Cette série de 3 contenus gratuits, introduit ma nouvelle formation : les 7 fleurs indispensables du potager, la quintessence de la permaculture.

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Ça y est ! La saison a démarré ! 

 

À nous les rêves de potager resplendissant. À nous, les bras chargés de légumes gros et colorés. À nous, ce sourire jusqu’aux oreilles, ce sentiment de fierté, que l’on essaie souvent de dissimuler un peu à nos proches, pour ne pas en faire “trop”.

Oui, à nous tout ça, et c’est pour bientôt !

 

Mais, attention aux fausses joies, tout de même. Attention de ne pas tomber de haut. Attention de ne pas crier sur les toits que notre potager sera merveilleux.

Comme on dit, il ne faut jamais vendre la peau de l’ours trop vite…

 

Car, certaines choses, qui surgissent parfois sans prévenir, nous tombent dessus de plein fouet : le mildiou arrive, et décime vos tomates en un claquement de doigts. Le chancre attaque vos arbres fruitiers. Les altises se jettent en essaims sur vos choux. Les pucerons (noir de la fève, vert du pêcher, du melon, des racines, …), trop nombreux à pomper la sève de vos plants et arbres, compliquent la production des fruits et légumes.  

Mais aussi : Cicadelles, acariens, tétranyques, aleurodes, nématodes, vers et chenilles polyphages, carpocapses, cochenilles, punaises polyphages, mineuses, foreurs, cochenilles, charançons, méloés ravageurs, coléoptères polyphages, thrips,… Ils sont parfois à l’orée du bois, prêts à fondre sur le fruit de notre travail, l’année où l’on s’y attend le moins.

 

Mais, maladies foudroyantes et ravageurs étouffants, ne sont pas les seules choses capables de mettre à mal nos espoirs d’incroyable potager.

 

En voici trois autres assez fréquentes : 

 

  • un manque fertilité du sol : un manque d’éléments nutritifs présents en quantité suffisante pour avoir de belles plantes et de gros fruits et légumes. L’azote étant souvent le principal élément manquant, car assez volatile. La potasse est souvent le numéro 2. Le phosphore le numéro 3. C’est les principaux, et de loin. Ne vous fatiguez pas à vouloir régler vos quantités de magnésium, de fer, de calcium, etc… du sol (excepté de grosses carences ciblées, ce qui est rare). En tout cas, si vous n’êtes pas maraîcher professionnel. C’est selon moi de l’énergie gaspillée. 

 

  • un sol a mauvaise structure : trop compact, peu aéré, et/ou peu structuré… Les conséquences d’une mauvaise structure de sol sont diverses :

Un sol trop compact ne se laissera pas infiltrer facilement par l’eau, lors des pluies (elle ruisselle dessus, sans l’imprégner, ou peu). Cela a deux conséquences : 

    • Les plants et la vie du sol sont mal alimentés en eau : il faudra donc arroser bien plus. Et encore, pas certain que cela comble le problème.
    • L’érosion est bien plus importante : votre terre de surface part littéralement avec l’eau. Elle est aussi lavée de ses minéraux essentiels. Comment peut-on construire une terre riche si celle-ci s’en va après chaque pluie ?

Les vers de terre ont plus de mal à s’installer dans votre sol : vers de terre dont la présence a aussi un rôle majeur pour la création d’un sol dans lequel l’eau s’infiltrera.

 –Les racines des plantes ont évidemment plus de mal de se créer un chemin dans une terre “béton”, les interactions avec la vie du sol sont moins faciles, tout est en fait plus compliqué pour elles.

 

  • un défaut de pollinisation des fleurs de vos plants. Vos courgettes restent naines et noircissent ? C’est qu’elles n’ont pas été pollinisées. Vous avez deux solutions pour parer à cela : le faire manuellement au coton-tige, en alternant fleur mâle et femelle. Ou, en attirant intelligemment les pollinisateurs en nombre dans votre jardin.

 

 

Ce que je vous propose, c’est une solution préventive et curative à tout ces problèmes potentiels.

 

Ce que je vous propose, c’est d’œuvrer dans l’essence la plus profonde de ce qu’est la permaculture. L’intelligence de la compréhension des interactions d’un milieu.

 

Ce que je vous propose, c’est de créer un système végétal autonome, pour parer à tout ces problèmes. En même temps. Et tout le temps. 

Une sorte de bouclier protecteur (maladies + ravageurs) couplé à une action bienfaitrice (fertilité du sol + structure du sol + pollinisation).

 

Et puis, avec tout cela, vous pourrez avoir le plaisir de jardiner dans un jardin magnifiques, car gorgée de fleurs, et de couleurs. 

 

Car oui, ce que je vous propose, c’est de vous servir du pouvoir des fleurs, pour arriver à ces résultats !

 

Vous toucherez alors probablement les mêmes sentiments que les miens, maintenant que je suis calé sur la question, et que j’ai commencé à tout mettre en application : 

 

Je me sens serein d’aborder cette nouvelle saison, sachant que toutes les armes bienfaitrices sont soit dans mon jardin, soit à portée de main. 

 

Je me sens maintenant sûr de ce que je fais, car, je comprends vraiment quels sont les tenants et les aboutissants de l’utilisation stratégique des “7 fleurs”. Et car les sources de ces informations sont d’une solidité qui ne me laisse pas de place au doute de leur véracité. 

 

Je ressens aussi de la fierté, car, par un raisonnement qui imite le fonctionnement d’auto-régulation de la nature, je vois qu’il est possible de faire des choses incroyables. Je suis fier de commencer à mettre en place, dans mon jardin, ce qui symbolise pour moi l’apothéose de la permaculture, son essence même, sa moelle

 

Mais alors, d’accord, mais donc comment gérer durablement les ravageurs au potager ? 

 

Vous connaissez la stratégie, si vous avez l’habitude de lire mes articles : 

  • Contenir le problème, à court terme (lorsque c’est possible : ce n’est pas toujours le cas) : sur cet axe, se trouvent surtout les préparations (purin, macération, …) qui ont une action de répulsion du ravageur. Cette action de répulsion, ne vient non pas d’un parfum qu’ils n’apprécient pas (comme on peut souvent le lire), mais majoritairement d’une stimulation de la plante qui lui pousse à produire une substance désagréable au ravageur : selon -plus ou moins- le même principe que le font les acacias lorsqu’un troupeau d’antilopes se met à dévorer leurs feuilles, pour ceux qui connaissent l’histoire.

Certaines préparations ont aussi des effets insecticides, mais, vous le savez, je ne le recommande pas : tuer le ravageur de nous-même, c’est empêcher sa régulation durable, et courir derrière le problème.

 

  • Aménager le jardin/le potager pour résoudre durablement le problème
    • Attirer les prédateurs auxiliaires
    • Planter les plantes appropriées : action de plante martyre (capter les ravageurs, les détournant ainsi des plantes potagères), et d’attraction des prédateurs auxiliaires du ravageur (en lien avec ce qui vient d’être cité + le point précédent), surtout. Un exemple concret : planter des fèves à proximité de plantes potagères est un excellent moyen de réduire nettement les attaques de pucerons sur ces plantes. Cela, pour les raisons que je viens d’évoquer. 
    • Il est parfois dit que le parfum des fleurs ont un effet répulsif sur certains ravageurs : dans la grande majorité des cas, 

Attention : de nombreuses informations diffusées sur le web sont parfois fausses ou inexactes, au sujet des plantes permettant de gérer les ravageurs. Si vous voulez mener vos recherches par vous-même, assurez-vous de vous fier uniquement à des sources solides : articles scientifiques, site web d’universités, documents d’autorités publiques, livres sérieux…

 

La pierre angulaire de ces deux axes, vous l’aurez compris, c’est le choix de plantes appropriées dans son potager.

 

Certaines plantes à fleurs sont stratégiquement très intéressantes à ce niveau, agissant sur tous ces axes simultanément, suivant ce schéma :

 

Comment gérer une maladie au potager ? 

 

Prenons le cas du mildiou : vous pouvez utiliser des produits chimiques de synthèse (même bio). 

Ou alors, vous pouvez utiliser des préparations à base de plantes. Les sources solides à leur sujet me permettent de croire réellement en l’efficacité de telles préparations à base de plantes.

 

Infusions et extraits fermentés de plantes ciblées permettent ainsi de lutter (en préventif et en curatif) contre le mildiou. Par exemple : la bardane en purin, qui sera dilué à 5% dans de l’eau, puis pulvérisée directement sur l’intégralité des plants, en préventif (c’est-à-dire avant que le mildiou sévisse, si votre potager a un historique à ce sujet), et en curatif (c’est-à-dire lorsque le mildiou est là).

 

Même chose pour la fonte des semis, et autres maladies communes..

 

Comment assurer la fertilité de votre sol ? 

 

Pour assurer la fertilité d’un sol, il faut -principalement- y garantir la disponibilité des éléments nutritifs essentiels aux plantes : azote, phosphate, potasse, comme déjà évoqué.

 

Comment faire ? 

 

Certains utilisent des engrais. Mais, même pour des engrais bio, je ne le recommande pas. Cela met -dans la quasi-totalité des cas- les plantes en état de dépendance de l’engrais : elles sont “sous perfusion”. Cela a de nombreuses conséquences non souhaitables pour qui veut un potager autonome.

 

La meilleure chose à faire, est de nourrir la vie du sol. Avec des matières qui seront transformées -par cette vie du sol- en éléments assimilables par les plantes. 

 

Pour cela, une bonne méthode consiste à utiliser une couverture de sol de ratio C/N équilibré, comme traité dans un email récent. Le foin, par exemple, est une des meilleures couvertures de sol que vous pourrez trouver.

 

Mais, si votre sol est vraiment carencé en éléments essentiels, si votre couverture du sol est trop jeune (elle n’a pas eu le temps d’avoir été digérée en quantité suffisante), alors, cela ne suffira probablement pas. C’est notamment ce que j’ai vécu, la première année de l’utilisation d’un paillage de foin. Lors d’un paillage -trop tardif- au printemps (il vaut mieux mettre en place le paillage en automne), la vie du sol n’a pas eu le temps de “digérer” suffisamment de foin, et le sol n’a pas eu le temps de se “charger” en éléments nutritifs essentiels.

 

Comment faire, alors, si votre sol n’est pas assez riche ? 

 

Deux solutions me semblent les plus évidentes : 

 

  • Une utilisation intelligente de l’urine : pour un apport flash en azote, notamment

 

  • Une utilisation d’engrais vert : des plantes contenant une grande quantité d’azote : fauchées et mises sur le sol (ou incorporées), elles seront rapidement (bien plus rapidement que le foin) digérées par la vie du sol. L’azote sera rapidement disponible pour les plantes potagères que vous planterez ensuite.

 

L’avantage des engrais vert, c’est aussi le fait que, selon les plantes, certaines sont plus utiles pour apporter de l’azote au sol, d’autres sont superbes pour un apport de potasse, d’autres encore, pour un apport de phosphate. Le choix de la plante à étaler sur le sol de votre potager dépend ainsi des besoins de votre jardin. 

Besoins que vous pouvez facilement évaluer à partir d’un test NPK du commerce, ou par une observation aiguisée de votre potager : vos fruits, légumes, pommes de terres, grossissent peu et restent petits ? Ils mûrissent mal ? Vos plants fleurissent peu ou mal ? → C’est souvent dû à une carence en potasse. 

 

Ainsi, utiliser intelligemment des engrais vert, permet de répondre à un problème de manque de fertilité du sol. J’aime particulièrement deux de ces engrais verts : des plantes à fleurs aux propriétés incroyables.

 

Comment assurer une bonne structure à votre sol ? 

 

On l’a vu, répondre à ce point permet : 

 

  • de moins arroser
  • d’être moins exposé à l’érosion et à la fuite des éléments nutritifs de votre sol 
  • de faciliter l’installation des vers de terre dans votre sol : aux bénéfices multiples et importants
  • de faciliter le développement général de vos plantes, et leurs interactions avec la vie du sol

 

Donc, comment assurer une bonne structure à votre sol ? 

 

Un des premiers points majeurs, c’est le paillage ! Une couverture du sol, qui va le protéger de la pluie directe qui la tasse, et du soleil direct qui la sèche (entre autres). 

 

Une couverture de sol permet de donner une bonne structure à celui-ci, après quelques années (les raisons sont diverses, je ne les détaille pas ici).

 

Mais, si vous voulez accélérer les choses, il faudra passer, ici aussi, par les plantes : 

 

Le système racinaire de certaines plantes a des propriétés très utiles pour qui veut rapidement une bonne structure de sol. Elles sont d’ailleurs souvent utilisées par les professionnels en monoculture, où les sols sont souvent maltraités.

 

Deux types de systèmes racinaires sont utilisés, si possibles en association : 

 

  • les plantes à système racinaire superficiel et fasciculé : ce qui émiette le sol : une décompaction de surface
  • les plantes à racine puissantes et profonde : ce qui permet de restructurer le sol : une décompaction en profondeur

 

Savoir utiliser et combiner ces deux types de systèmes racinaires, permet la restructuration rapide d’un sol qui le mérite. Et permet donc de bénéficier rapidement des avantages cités précédemment.

 

Comment assurer la bonne pollinisation des fleurs de vos plants ?

 

Il faudra pour cela attirer des pollinisateurs en nombre au jardin : une fois attirés dans votre jardin par des plantes à fleurs très attractives, ils seront nombreux sur place, pour polliniser vos légumes et arbres fruitiers. 

 

Si vous avez des ruches, sachez que les fleurs très attractives, sont recherchées pour leur quantité de nectar bien plus importante que d’autres. Cela mène à une augmentation importante de la production moyenne de miel (certaines fleurs permettent de tripler la production en miel d’une ruche, chiffres à l’appuie.) 

Les abeilles se fatiguent aussi moins, elles récoltent plus de nectar à chaque visite d’une fleur. Tout cela profite à la santé générale de la ruche et de ses abeilles (sauvages, ou domestiques).

On a tous eu cet hôtel à insecte de paille creuse, qui reste vide d’année en année.

Si vous voulez attirer en nombre des abeilles maçonnes dans votre jardin, planter les plantes à fleurs les plus nectarifères est votre moyen d’action le plus efficace.

Et, si votre jardin offre le gite et le couvert aux pollinisateurs, ils seront là pour polliniser vos plantes, et vous n’aurez pas à manier du coton tige. 

 

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Dans 2 jours, nous aborderons deux bénéfices autres que pourront apporter certaines plantes à fleurs dans votre quotidien. J’ai nommé : se soigner sois-même, et faire des plats originaux de folie.  

Je vous dirais aussi qu’elle est la fleur très très utilisée au potager, que je n’inclue par dans les “7 fantastiques”. Et je vous dirais pourquoi.

 

Dans 4 jours, je vous dirai par quelle autre fleur je remplace celle-ci, et pourquoi. Je vous monterai tous les bénéfices incroyables de cette plante, qui est la première fleur des “7 indispensables”.